Cet axe s’impose de lui-même, au regard d’un pays comme le Mali qui a connu une « crise totale » touchant tous les aspects de la vie en société. Il s’attache à appréhender les logiques, positives ou délétères, des conflits fonciers. Face à leur caractère exponentiel, il s’agit d’identifier à la fois les médiations associatives et les réponses législatives adéquates, garantes de la sécurisation sociale.
Le foncier constitue le socle de la production économique, sociale, juridique et politique des territoires. De ce fait, sa gestion représente le premier vecteur d’une conflictualité urbaine, périurbaine et rurale qui touche le Mali comme la sous-région. Au-delà du District, l’aire d’expansion du « grand Bamako » concentre le plus grand nombre de conflits et leur transformation en litiges administratifs ou privés. Et c’est de la capitale que partent les contestations et mobilisations sociales vers tout le pays.
Du fait de la croissance démographique et de l’urbanisation accélérée, mais aussi de la vulnérabilité des milieux ruraux, de fortes pressions s’exercent sur les terres. Le changement des usages et des modes de propriété du sol ne vont pas toujours dans le sens d’une intensification de la production. La sédentarisation des pasteurs et les transformations de l’élevage bovin renforcent ces pressions et alimentent des tensions sociales qui, à leur tour, complexifient les médiations suscitées par les conflits. Des bassins cotonniers méridionaux au Nord du Mali, en passant par la grande ville, ces facteurs se conjuguent pour maintenir l’incertitude du développement et un sentiment d’instabilité politique.