Cet axe met en relation des formes de comportements sociaux avec un mode d’occupation de l’espace (rural, urbain), en lien avec la croissance démographique sans précédent que connaît le Mali et, au-delà, le continent africain. S’agissant de l’expansion urbaine, l’analyse écologique s’impose aussi comme thème de recherche prioritaire, en tenant compte de l’enchevêtrement des formes de production rurales et urbaines.
Photo © Bamako vue de la colline du point G / Gilles HOLDER.
En analysant plus particulièrement les tensions et les reconfigurations territoriales à l’œuvre depuis la conquête coloniale, cet axe vise à documenter la crise majeure que traverse le Mali depuis 2012. Elle rappelle autant les clivages et les impasses sociopolitiques qui se sont creusés depuis des générations, qu’elle créée les conditions de déchirements actuels plus périlleux encore. L’approche historique, située au croisement des regards et des mémoires – autrement dit une anthropologie historique – , apparaît aujourd’hui essentielle si l’on veut éviter les pièges d’une analyse essentiellement élaborée à partir des événements d’une actualité dramatique depuis janvier 2012.
Les histoires de territoires et les conditions qui les sous-tendent et se conjuguent sont étudiées à partir d’une zone qui est au cœur de la tourmente depuis 2012 et où les tensions territoriales sont peut- être les plus fortes entre « nomades » et « sédentaires », mais aussi entre groupes sociaux de l’espace pastoral et entre villages (voire quartiers) de la vallée du Niger : la Région administrative de Gao. Des mises en dialogue entre expériences historiques vécues dans d’autres régions seront favorisées, tandis que ce volet est traité parallèlement dans les autres régions retenues pour ce projet.